Après deux semaines des évènements de Kaédi, les observateurs ne sont pas surpris du silence du président mauritanien sur les évènements de Kaédi. La raison d’Etat oblige Ould Ghazouani à garder ainsi le black-out sur la gravité de la situation.
C’est la gendarmerie nationale qui est impliquée dans la tragédie de Kaédi. Quatre jeunes sont morts de torture et de soif. L’accusation du ministre de l’Intérieur de vandalisme et de violences contre les forces de l’ordre par les jeunes est un pis-aller pour couvrir les graves violations des droits de l’homme des forces de sécurité. Hier c’étaient les policiers à Nouakchott.
Aujourd’hui ce sont les gendarmes à Kaédi. En tant que président de tous les Mauritaniens, ne rien faire et ne rien dire cautionne une injustice et des faits graves. Cette posture du chef de l’exécutif empêche de faire la lumière sur les évènements.
Ce silence est considéré comme une affaire d’Etat, la quatrième depuis 2019. Trop c’est trop. Ould Ghazouani démarre ainsi un deuxième mandat comme il avait commencé en 2019 avec l’assassinat du citoyen Abbass Diallo par une patrouille de l’armée à Windding dans le département de MBagne. La suite, un classement de l’affaire. Les commissariats de police et les gendarmeries deviennent ainsi des mouroirs à ciel ouvert des citoyens. Cette gouvernance de main de fer constitue un danger pour la paix sociale et pour la cohabitation.
Cherif Kane
Source : Kassataya